Terry Boulay, promoteur de l'agriculture de conservation des sols
- Léa Calleau
- 28 août 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 oct. 2021
Terry Boulay est polyculteur éleveur à Prin Deyrançon (Deux-Sèvres). Installé depuis 2003, il élève une trentaine de vaches parthenaises, qu'il nourrit à 98% avec les produits de son exploitation. Engagé dans une démarche d'agriculture de conservation des sols, il a laissé sa charrue dans la grange depuis maintenant huit ans.

Un martien débarque, explique-lui ton métier.
Je fais à manger pour toi.
Pourquoi avoir choisi de devenir agriculteur ? Je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit ! On vivait à côté de la ferme de mon oncle. A deux ans, je montais déjà sur le tracteur !
Ce que tu aimes le plus au quotidien dans ton travail ? La liberté. J'adapte mon travail comme je veux.
Ce qui est le plus dur ? La lourdeur administrative. Et l'argent ! Je n'aurais pas à me soucier de gagner de l'argent, ça serait mieux.
Quels sont les temps forts de l'année ? La moisson. On voit le résultat de ce qu'on a fait. On rencontre nos voisins, c'est un moment de partage.
La plus grosse idée reçue que les gens ont sur ton travail ? On pollue ! Et on devrait arrêter d'irriguer.
Qu'est-ce que tu leur réponds ? C'est faux ! Toute activité humaine a un impact sur l'environnement. Le but, c'est de le minimiser. Quand on irrigue par exemple, on prend de l'eau et on la remet dans la nature. On respecte le cycle de l'eau. L'eau est consommée par la plante, part dans le sol ou s'évapore. L'eau maintient la vie des animaux. Désert ou oasis, c'est au choix. Il faut savoir que ce qu'on retrouve le plus dans l'eau, ce sont : un, les antibiotiques, après les contraceptifs, le viagra et en quatrième position les produits phytosanitaires.
L'agriculture de demain, tu l'imagines comment ? En agriculture de conservation des sols et circuit court, agroécologiquement intensive. On peut intensifier la production tout en respectant le sol. C'est possible en ACS d'avoir quatre cultures en deux ans. Par exemple, en 2020, j'ai eu des pois de printemps, de la cameline, du trèfle et du maïs.
Aux jeunes qui ne connaissent pas ta profession, quel est ton message ? Venez nous voir. Je n'aime pas trop parler devant du public, mais si des personnes sont intéressées, je les accueille avec plaisir pour leur expliquer comment je travaille.
Si tu étais ministre de l'agriculture, quelle serait ta première mesure ? Promouvoir l'agriculture de conservation des sols et inciter les agriculteurs à l'adopter par des contrats spéciaux. Si on les oblige, les choses sont mal faites. Il faut inciter et leur expliquer pourquoi c'est mieux que ce qu'ils font actuellement.
Agriculteur et épanoui, c'est possible ? Oui, il faut pas se stresser et pas avoir peur d'essayer.
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